Société d’Histoire et d’Archéologie de Lorraine

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Section de Sarrebourg

Métairies-Saint-Quirin, par Roland GRUNFLEDER, André JACQUES, Roland KLEINE

Métairies-Saint-Quirin, Roland GRUNFLEDER, André JACQUES, Roland KLEINE, 2021

 

AVANT-PROPOS

 

« Les Métairies de Saint-Quirin », nom officiel originel, est une commune plutôt jeune, puisqu’elle ne fut créée qu’en 1793 sous la Convention. La toute jeune République française et réformatrice avait alors, en effet, partagé l’ancien territoire du prieuré de Saint-Quirin et ses 6440 ha en trois communes distinctes, dont deux nouvelles : Les-Métairies-de-Saint-Quirin, avec 954 ha, et Vasperviller, avec 154 ha.

 

Saint-Quirin et Vasperviller ont chacune un habitat qu’on peut qualifier de groupé, malgré l’écart de Lettenbach pour la première et la Marcarerie et la Rouge-Eau pour la seconde. En revanche, ce n’est pas du tout le cas de la commune qui nous intéresse au premier chef, puisqu’elle était, à sa création, éparpillée en onze censes ou métairies, à l’origine toutes des fermes ou tenures implantées par les moines : Villers ou Courtegain, L’hor, Heille ou Helde, Halmoze, La Petite Maladrerie, Rond-Pré. Fontaine aux Chênes, le Jardinot qui deviendra Haute-Gueisse à la Révolution, Cubolot, Craon puis Créon ou même Crayon et Jean Limon.

 

Certaines ont aujourd’hui disparu et seuls leurs toponymes et le cadastre rappel­lent encore leur ancienne existence. Tous ces établissements agricoles assuraient l’appro­visionnement et l’alimentation de l’ensemble des ressortissants du prieuré. Ce rôle se re­trouve dans la symbolique des armoiries des deux communes : fonds sinople (ou vert), couleur de la nature et des cultures pour Métairies, azur (ou bleu), couleur du ciel, et donc de l’autorité des moines, pour Saint-Quirin.

 

Autre manière de décrire l’habitat fortement dispersé de notre commune : Hal­moze, Heille et Rond-Pré appartiennent au bassin de la Sarre Blanche, Haute-Gueisse, Cubolot et Jean Limon à celui de la Sarre Rouge. Ces deux groupes sont topographique­ment séparés par cette véritable arête dorsale qu’est le massif forestier du Bas-Bois. Les différents hameaux sont distants les uns des autres de plusieurs kilomètres.

 

Les conséquences de son histoire et de sa géographie particulières sont que, si elle a bien une mairie et une école, Métairies-Saint-Quirin n’a ni centre de village, ni église, ni cimetière, pas même un monument aux morts. Autre curiosité : durant longtemps, un sec­tionnement électoral interdisait aux habitants d’élire l’ensemble des onze conseillers mu­nicipaux, mais uniquement ceux qui représentaient les hameaux de leur groupe !

 

Voici ce village pas comme les autres que j’ai voulu étudier et présenter au plus grand nombre. Pour mener à bien ce travail, j’ai réussi à entraîner mes deux compères et complices, André JACQUES et Roland KLEINE, anciens instituteurs et secrétaires de mairie locaux, mais aussi et surtout grands connaisseurs de ce secteur de Moselle sud.

 

J’espère que vous éprouverez autant de plaisir à découvrir cet ouvrage que nous en avons eu à le renseigner et à l’écrire.

 

Roland GRUNFLEDER

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